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Bienvenue dans mon blog sur la restauration collective.
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La loi Egalim est une loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire (dont la restauration, à fortiori collective donc).
La loi Egalim est issue des Etats Généraux de l’Alimentation (EGAlim) et ses objectifs affichés sont une meilleure rémunération des producteurs primaires, une meilleure qualité et une source d’alimentation saine, sûre et durable…pour tous !
OK, mais…n’y a-t-il pas d’autres dispositifs qui concernent l’agriculture, en France et en Europe ? La PAC, comme Politique Agricole Commune par exemple ou le CETA, comme Comprehensive Economic and Trade Agreement avec le Canada…
Et bien parce qu’ils conditionnent en quelque sorte, l’application de la loi Egalim, et inversement ou je me trompe ?
Le CETA, consiste en un accord de « libre-échange » ou presque avec le Canada en vue d’absorber l’effet des taxes diverses…tiens donc. Qui plus est, avec un pays qui dispose de ressources plus importantes que les nôtres, notamment énergétiques. Et il a été signé en 2019 par la France.
La PAC, c’est cette politique de prix garantis pour les producteurs, mais par un système de restitution des taxes, avec pour but d’augmenter la productivité et améliorer les revenus des producteurs. Louable. Sur le papier.
On arrive donc, en 2019, avec une PAC un peu vieillote en réflexion pour un plan sur 7 ans et les producteurs se voient baisser les quotas, entre autres parce que la France va signer avec le Canada, dont les produits importés seront encore moins chers vendus que les leurs, même avec le matelas Européen…Ah ouais, on le voit le blocage là ?
Mais comme on est bien prévoyant, on a, entre-temps crée la loi EGAlim, pour ré-équilibrer les négociations commerciales au profit des producteurs Français.
Le principe ? On dit aux producteurs (les mêmes à qui on a fait baisser les productions juste avant) que leur prix servira de base aux négociations, avec, entre-autres la grande distribution et qu’ils devront avoir des contrats clairs.
Louable encore une fois. Sur le papier.
Mais, le système est « tenu » par de grandes plate-forme d’achats interplanétaires qui traitent aussi bien avec le producteur Français et…le producteur Canadien (un peu Américain sur les bords aussi), avec le discours qu’on connait…productivité, OGM, et j’en passe.
En plus, on demande aux producteurs de troisième génération (première PAC 1957/62) d’annoncer un prix, alors qu’ils sont sur un système de fixation des prix de vente en fonction de restitutions en général moins importantes pour des ventes en France (ATTENTION : grosse généralité, le fond est plus subtil que cela)…re hum hum.
Elle achète aussi des produits alimentaires, et est donc aussi soumise aux même règles de négociations…voilà voilà. Donc, pour huiler un peu les rouages, bim un petit minimum de labels et tournez !
Et on est partis pour 4 ans d’arguments commerciaux : « produit elligible Egalim », « Egalim friendly made in France garanti »…
Je ne comprends pas ce qui n’est pas clair dans une liste établis de labels reconnus par l’INAO et deux trois autres plus exotiques, pour éviter l’approche territoriale, interdite par le code de la commande publique (Européen celui-ci).
Je ne comprends pas non plus en quoi acheter un produit plus qu’un autre le rend « elligible », soit il est dans la liste, soit non. Soit j’achète 50% de produits sous SIQO (et autres), soit non…
Quant à l’accusation suprême de la loi Egalim qui provoque une augmentation des achats de 23%…STOP !
Avant d’avancer des chiffres, la restauration collective a un modèle économique qui offre plusieurs leviers économiques, qui, malheureusement dans un contexte multi crise (sécheresse, conflit(s), sanitaire) sont plus difficiles à actionner.
La loi a été promulguée en 2018, alors on avait largement le temps pour les choix d’orientations politiques locales avant les crises successives, oui, mais elle est tombée en fin de mandat municipal…mauvais timing ! Maintenant, il va falloir les faire ces choix, et pas seulement pour des raisons économiques.
Parce que les actions qui scandalisent en restauration scolaire ne sont que…du bon sens ! Dans certaines communes, on a pas attendu pour les déployer, avec force communication et concertation (pour du vrai), et surtout avec du temps. Le problème ? On n’a pas voulu offusquer les administrés pour des raisons diverses et on se retrouve aujourd’hui au pied du mur des non-choix, et des ultimatum : soit on enlève les entrées, soit on augmente les tarifs ; soit on diminue les grammages, soit l’année prochaine j’arrête le service (qui n’est pas régalien)…
Alors ? On s’y met vraiment cette fois-ci, où on attend d’être vraiment obligés de s’asseoir sur l’aspect social du service pour qu’il devienne, comme beaucoup de services publics, à deux vitesses ?